BRIAND Aristide est né à Nantes en 1862 et mort en 1932.
Homme d'État, onze fois Président du Conseil, vingt cinq fois ministre, son action a été considérable à la Société des Nations.

M. Pilette, rapporteur :

Messieurs, Aristide Briand appartient à l'histoire toute récente et vous voudrez bien me dispenser de rapporter sa vie et son oeuvre avec détails et dates. Je dirai simplement qu'il fut l'un des bons serviteurs de la IIIe République ; il a été plusieurs fois Président du Conseil mais son labeur vraiment fécond s'est accompli au Ministère des Affaires étrangères ; C'était un pacifiste, convaincu et agissant, cherchant à empêcher les guerres entre les nations ; il portera dans l'histoire le beau surnom d'apôtre ou de pélerin de la paix.
Les marchands de canons, les nationalistes à tous crins, les candidats du roi n'aimaient point Aristide Briand qu'ils injuriaient de belle façon, l'accusaient de jouer un rôle de dupe vis-à-vis de l'étranger. Aristide Briand, insinuant, éloquent, se maintint au pouvoir malgré les aboiements furieux : il se savait soutenu par la presque unanimité des Français, il puisait le réconfort dans la confiance en l'utilité de la lutte menée contre les éléments de discorde : pourtant les adversaires de Briand obtinrent son renvoi et en France la consternation se lisait sur le visage des vrais républicains.
La retraite de Briand fut courte, il était épuisé par le travail, vieux avant l'âge et la maladie l'eut vite terrassée ; on lui fit des funérailles nationales et aujourd'hui son corps repose dans le petit cimetière de Cocherel; une statue élevée à l'aide des souscriptions des Français reconnaissants commémorera les services rendus par Briand à l'organisation de la paix.

Le Conseil précise qu'il confère le nom d'Aristide Briand à une place de la Ville d'Amiens, en raison des luttes qu'Aristide Briand a, depuis la guerre, soutenues pour la cause de la Paix et des services qu'il lui a courageusement rendus.